Histoire des Hot-Rods

 

Le rodding débute dans les années 30, en Californie. Les jeunes, pour s’amuser, font la course d’un feu tricolore à l’autre, avec d’antiques Ford T modifiés. Certains commencent à courir sur les lacs asséchés du désert de Mojave, dans le sud de la Californie, qui forment de grandes surfaces planes et désertes.

Révolution en 1932 quand Ford sort son « Model B », équipé en série d’un puissant moteur, le premier V8 proposé sur un véhicule populaire (le fameux Flathead à soupapes latérales). La combinaison de cette mécanique avec des carrosseries dépouillées (ailes et marchepieds supprimés) est une aubaine pour les passionnés de vitesse pure, atteignant déjà à cette époque les 200 km/h.

Le phénomène s’amplifie juste après-guerre : le terme hot-rod apparaît pour désigner ces vieilles voitures d’occasion achetées une bouchée de pain par les jeunes (dont beaucoup de soldats tout juste démobilisés), puis modifiées par leurs soins pour gagner en compétitivité : on prépare les moteurs et on allège au maximum la carrosserie… Des magazines spécialisés voient le jour, la technique évolue rapidement, des kits haute performance apparaissent, les courses sur lac asséché se structurent et s’organisent grâce à la création d’associations comme la Southern California Timing Association ou la Rusetta Timing Association… Beaucoup de rodders, ne pouvant ou ne désirant pas suivre ce type de compétition – qui donnera naissance au dragster -, se concentrent alors sur l’esthétique : châssis détaillés, mécaniques chromées et carrosseries soignées.
Dans les années 1960, pour faire face à la pénurie de caisses en tôle d’avant-guerre, des répliques en polyester apparaissent. Ce nouveau souffle est suivi par la création d’une multitude d’entreprises spécialisées. Dans les salons automobiles spécialisés disséminés dans tous les États-Unis (Oakland Roadster Show, Détroit Autorama…), on voit apparaître des véhicules uniquement construits pour gagner des trophées dans les salons (shows cars).

En réaction, les rodders pour lesquels il est essentiel de rouler avec le véhicule qu’ils ont eux-mêmes modifié, se regroupent au sein de la NSRA – National Street Rod Association. Le terme Street Rod apparaît, pour désigner un véhicule conçu pour rouler sur route, qui doit répondre en outre aux principaux critères suivants :

  • véhicule d’avant 1949 (ou réplique),
  • ayant subi des modifications mécaniques et/ou esthétiques,
  • avec châssis séparé de la carrosserie (pas de monocoque),
  • à propulsion.

 

Après le style baroque des années 1970 (chrome à outrance, peintures psychédéliques), la période 1980-1990 voit l’apparition d’un style beaucoup plus sobre : le high-tech (utilisation des techniques les plus modernes, épuration des lignes). A l’opposé de cette mouvance, certains construisent des rods se voulant plus conformes à l’esprit des origines : c’est le mouvement Nostalgia qui sévit depuis le milieu des années 1990, et qui prône l’utilisation de vraies caisses d’époque et de solutions techniques des origines : mécaniques anciennes, freins à tambours, pneus diagonaux, etc…

Aujourd’hui, le « rodding », en perpétuelle évolution, regroupe aux USA plus de cent mille personnes au sein d’associations nationales (NSRA, Goodguys….). Le rassemblement national annuel (NSRA Street Rod National) dépasse chaque année les 10 000 véhicules, avec des pointes jusqu’à 16 000 rods, ce qui en fait le hobby automobile le plus important au monde.
Il existe sur le sujet d’innombrables publications spécialisées qui relatent l’histoire de cette part importante de la culture automobile, ou expliquent au travers de livres techniques comment construire soi-même de tels véhicules : allez voir par exemple aux éditions Motorbooks.

En France

En France, le mouvement rod découle de la mouvance Custom, apparue dans les années 1980 en même temps que des magazines spécialisés sur le sujet (Rod & Custom, Nitro, Chromes & Flammes…) et qui consistait à modifier des vieilles voitures françaises obsolètes (Renault Juva 4, Simca Aronde, Peugeot 203…) pour les mettre aux goûts du jour mécaniquement et esthétiquement.
Dès 1984 / 1985, les premiers street-rods voient le jour dans l’hexagone, puisant leurs racines dans la culture américaine. Leurs propriétaires ne se reconnaissent plus dans le mouvement custom d’alors, trop large et peu structuré.
Pour cette raison, les rodders français éprouvent le désir de se regrouper et créent en 1991, à l’instar d’autres pays européens, une association nationale : la FSRA.
Bien sûr, depuis 30 ans, le rodding en France a beaucoup évolué, suivant notamment les tendances internationales. Beaucoup de rodders roulant en France ne sont pas membres FSRA pour autant, mais notre association en regroupe néanmoins une bonne partie.

Le rodding est un mouvement qui valorise la créativité et l’artisanat. C’est une manière de redonner vie à des voitures anciennes et de les rendre uniques.