Gilles Albert

 

J’ai toujours aimé bricoler, et j’ai toujours été attiré par la mécanique. Les débuts, c’était à 7 ou 8 ans avec le moteur et engrenages Légo. Puis vélos, mobylettes ont suivi. A 13 ans je découvre le rock’n’roll des années 50. 40 ans après j’en écoute encore tous les jours. 

Et à 16ans, alors en BEP de mécanique Auto, c’est la claque : Je tombe sur le n° 6 de « Chromes et flammes » et découvre qu’une voiture, ça se modifie et qu’on peut en faire un truc génial, dingue, différent. D’autres revues, Autoloisirs, Nitro, Rod et Custom améliorent ma culture automobile. Très vite les rods, ces tacots  aux grosses roues et moteurs chromés ont ma préférence. C’est ça que je veux faire. Mais la réalité et la raison font qu’à 20 ans, une Simca P60 sera mon premier custom. Rabaissée, déchromée, équipée de jantes larges, d’une peinture flammée, ça avait de l’allure. Mais très vite je me lasse, la revend pour attaquer mon premier rod, Une Renault Monaquatre pick-up à la mécanique prélevée sur une Opel des années 70. 5 années seront nécessaires pour venir à bout de ce projet. Finie en 1991 et revendue en 2002 après avoir parcouru près de 50000km en France et en Europe, elle roule toujours.

En 1996 je décide de me faire un rod comme les ricains, V8, boite-auto, train avant rigide. Des rails de châssis et une coque polyester de Ford 32 roadster achetés en Angleterre constitueront la base. Des pièces d’occasion, commandées aux USA ou  fabriquées au coin de l’établi feront le reste. Au bout de 3 années je roule en apprêt, et 2 années plus tard avec peinture et sellerie finie. En 2015 un léger incident m’obligera à refaire ce rod dans une nouvelle couleur. Aujourd’hui, après bientôt 100 000 kms parcourus à son volant en France et en Europe, je n’en ai aucune lassitude et compte bien le conserver encore longtemps. Mais un hot-rodder ne se reposant jamais bien longtemps, actuellement je bosse tranquillement sur un Ford 1936 coupé 5 fenêtres importé des USA à restaurer entièrement.

Cette passion m’a fait énormément apprendre, techniquement, parce que j’aime tout faire moi-même, mais aussi humainement, par les rencontres, en France, en Europe et ailleurs. Sans cette passion je ne serai sans doute jamais allé en Angleterre, ni aux USA. Ce réseau d’amis tissé un peu partout  est irremplaçable.

Mon seul regret est de devoir, depuis plus de 30 ans, rouler aux frontières de la légalité. Ainsi mon vœu le plus cher serait que la législation évolue dans le bon sens, afin  que cette formidable passion créatrice soit officiellement reconnue.

Gilles Albert